Le site archéologique de Caral, situé dans le désert près de la côte pacifique du Pérou, dans la région de Lima, province de Barranca, à 180 km au nord de Lima, est le vestige de la plus ancienne cité précolombienne d’Amérique connue à ce jour. Elle fut construite par la civilisation dite de Caral, encore appelée Norte Chico ou Caral Supe. Les analyses au carbone 14 de roseaux retrouvés en son sein datent sa construction entre 2000 et 2600 ans av JC, ce qui fait d’elle la plus vieille ville américaine et l’une des plus anciennes au monde, contemporaine des grandes pyramides d’Égypte.
Description
Le site de Caral, d’après le nom du village le plus proche, est en fait un ensemble de sites archéologiques qui aurait abrité la première civilisation américaine entre 2627 et 2100 ans avant Jésus-Christ. La population locale d’alors est estimée entre 5 et 10.000 habitants répartis sur une quarentaine de sites (18 répertoriés à cette date dont Caral, Miraya, Lurihuasi, Pueblo Nuevo, Era de Pando, Allpacoto, El Molino, Piedra Parada, Aspero, Chupacigarro, Huacache, Cerro Blanco, Cerro Colorado, Jaiva, Pando, Liman et Capilla) qui se situent dans la vallée de Supe, de part et d’autre du rio Supe (rive droite et gauche) et des quatre vallées adjacentes. Ils sont distant les uns des autres de quelques kilomètres.
Pyramides
Au dessus des rives du Rio Supe, sur une surface de 65 000 mètres carrés se dressent six pyramides témoignant de cette culture antérieure aux Incas. Pour déterminer l’âge de ces hautes structures de pierre, Ruth Shady Solis et ses collègues ont daté au radiocarbone des roseaux. Les ouvriers qui ont bâti les pyramides, en effet, transportaient les roches de la rivière au chantier dans des sacs de roseaux (las Chicras). Mais, plutôt que de vider leur sac, ils le jetaient avec son contenu dans la pyramide. De bons indices de l’époque, laissés intacts par le temps sec du Pérou. Les pyramides, entourées par plusieurs maisons, sont elles-mêmes placées autour d’une grande place publique. Munies d’un escalier, ces pyramides ne sont pas pointues comme celles d’Égypte: elles se terminent par un étage plat où se trouvent quelques pièces et un foyer. La pyramide majeure, elle, a la taille de quatre terrains de football et l’amphithéâtre qui se trouve en son milieu peut contenir plusieurs centaines de personnes. La pyramide la plus imposante s’élève à 18 mètres et a une base de 150 par 160 mètres.
L’hypothèse de la «Cité-Mère»
Elle pourrait correspondre à un type de «Cité-Mère», ou foyer de civilisation. Dans ces lieux, les familles se sont unies pour passer de petits groupes à des groupes organisés et hiérarchisés, centrés sur la politique et la religion, première étape vers la civilisation en tant que telle. Parmi les objets retrouvés par les archéologues, on compte des instruments de musique, fabriqués à base d’os de pélicans et de condor, ainsi que des éléments faisant penser que cette civilisation utilisait des drogues, peut-être même des aphrodisiaques. Par contre aucune poterie n’a été retrouvée. Des recherches du docteur Shady Solis ressortent les conclusions suivantes: que les habitants de la cité de Caral auraient vécus dans la paix. Caral, découverte en 1905, est restée peu explorée parce qu’elle ne recelait ni poteries ni or, et a sûrement encore bien des choses à dévoiler. Ce n’est que dans les années 1990 que Ruth Shady Solis a commencé à mettre à jour ces sites.
La civilisation «Caral»
La civilisation de Caral ou Caral-Supe ou encore de Norte Chico est une société précolombienne complexe qui comprenait trente centres majeurs de population dans ce qui est aujourd’hui la région de Norte Chico au centre de la côte nord du Pérou, à environ 200 kilomètres de Lima. C’est la plus ancienne civilisation connue d’Amérique dont l’âge d’or se situe entre le XXXe et le XVIIIe siècle avant notre ère. Son autre dénomination, Caral-Supe, vient du site archéologique de Caral dans la vallée de la rivière Supe. Cette société du Norte Chico émergea juste un millénaire après celle de Sumer, fut contemporaine des pyramides de l’Égypte antique et précéda celle des Olmèques de près de deux millénaires.
Caractéristiques
Dans la nomenclature archéologique, Caral est une culture pré-céramique de l’archaïsme tardif précolombien; on n’y retrouve aucune céramiques et, selon les traces archéologiques, elle semble avoir été largement dépourvue de réalisations artistiques. La plus impressionnante réalisation de cette civilisation est son architecture monumentale, comprenant des plateformes surélevées et des places circulaires creuses. Des traces archéologiques suggèrent une possible maîtrise du textile et aussi d’un culte lié à des symboles divins, deux éléments récurrents des cultures précolombiennes. Une forme complexe de gouvernement semble avoir été mis en place pour diriger la société, mais des questions restent en suspens concernant son organisation et, en particulier, l’impact de la gestion des ressources vivrières sur la politique.
Découverte archéologique
Les archéologues ont pris conscience de sites anciens dans cette région d’Amérique au moins depuis les années 1940. Des travaux plus anciens ont eu lieu à Aspero, à proximité de la côte, un site identifié en 1905, puis ensuite à Caral, plus à l’intérieur des terres. Des archéologues péruviens conduits par Ruth Shady Solis fournirent la première étude approfondie de la civilisation, à la fin des années 1990, grâce à des travaux entrepris à Caral. Un article de 2001 paru dans Science magazine rapporte une étude sur Caral et, en 2004, un article de Nature décrit le travail de terrain et les datations au carbone effectuées sur une zone plus étendue. Ceux-ci révèlent l’importance de la civilisation de Caral et piquèrent la curiosité du public.
Histoire et Géographie
Repères chronologiques: La civilisation de Caral a prospéré entre 3000 et 1800 av. J.-C., en même temps que la culture Valdivia, en équateur. La société complexe de Caral émergea juste un millénaire après les sumériens et fut contemporaine des pyramides d’Égypte; elle précéda les mésoaméricains Olmèques de près de deux millénaires. Le Pérou Andin a été reconnu comme une zone de développement de civilisations, au même titre que le croissant fertile, par exemple. Ces régions sont au nombre de six dans le monde; l’Amérique en compte deux, le Pérou Andin et la Mésoamérique5 La culture de Chavin, vers 900 av. J.-C., a longtemps été considérée comme la première civilisation de la région et est toujours généralement citée comme telle.
Aire d’expansion. La découverte du site de Caral a déplacé les recherches auparavant effectuées dans les hautes terres des Andes (où les Chavins puis les Incas avaient leurs centres majeurs) vers le littoral péruvien et les régions côtières. Le site de Caral est situé dans une région au Nord-Est de la côte, environ à 200 kilométres de Lima ; il est grossièrement limité par la vallée de Lurín, au Sud, et la vallée de Casma, au Nord. Il comprend quatre vallées côtières: Huaura, Suoe, Pativilca et Fortaleza. Les sites connus sont concentrés dans les trois premières vallées, qui partagent une plaine côtière commune. Celles-ci couvrent seulement 1800 km² et les recherches ont porté sur les centres de population les plus denses. En comparaison avec d’autres centres mondiaux de développement, le littoral péruvien apparaît par ailleurs un candidat surprenant pour les premiers développements d’une civilisation. La région est extrêmement aride, en raison de l’influence des Andes, à l’est, et des alizés du Pacifique, à l’ouest, qui arrêtent les précipitations. La région est cependant ponctuée plus de cinquante rivières qui transportent la neige fondue des Andes et le développement d’une irrigation importante grâce à ces eaux de sources semble décisif dans l’émergence de Caral7. Tous les architectures monumentales trouvées sur les différents sites ont été trouvées près des canaux d’irrigation.